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Catégorie : Notes de lecture Vie et Sciences de l'Entreprise 203

Patrick Fauconnier est le fondateur du magazine Challenges et il est depuis plus de vingt-cinq ans un observateur averti des mutations de l’éducation, de la transformation de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle. En France l’Etat et les entreprises, dirigés par les diplômés des grandes écoles ont laissé péricliter l’Université. Coupée des organismes de recherche et soumise à un appauvrissement budgétaire chronique elle est désormais concurrencée par le développement des formations privées. Si quelques Universités ont une bonne réputation ce n’est pas le cas de nombre d’entre elles qui sont accaparées par l’insertion de vagues d’étudiants de plus en plus nombreux. Mais les fabriques des élites françaises n’ont pas nécessairement une bonne image et sont interpellées par le marasme économique français dont elles devraient rendre compte. Polytechnique n’est pas dans les 400 premières universités mondiales du classement de Shangaï alors que Paris Sud est à la 41 ème place de ce classement devant Normale Sup. Le constat mené à bien par Patrick Fauconnier est accablant. En France 80 universités, 300 grandes écoles, 20 grands établissements et 40 grands organismes travaillent en ordre dispersé. C’est un énorme gâchis de matière grise et de moyens matériels qui nuit à la performance économique du pays, et engendre deux cultures qui se déchirent. Selon l’auteur la France doit d’urgence recoller les morceaux éparpillés de son enseignement supérieur et de sa recherche pour redevenir fière de ses chercheurs et ses campus. Pour l’auteur l’Université doit redevenir sélective et payante en fonctions des revenus familiaux comme le pratiquent Sciences Po ou Paris Dauphine. Les Universités doivent se rapprocher des Ecoles tout au moins sur les critères de sélectivité pour se rapprocher des standards internationaux.