En voulant nous émanciper des énergies fossiles, nous sombrons en réalité dans une nouvelle dépendance : celle des métaux rares. Dans son livre, Guillaume Pitron nous livre une enquête édifiante. Ils sont devenus indispensables au développement de la nouvelle société écologique (éoliennes, panneaux solaires …) et numérique (smartphones, ordinateurs, tablettes et autres objets connectés de notre quotidien). La transition énergétique est-elle vraiment exemplaire ? Les coûts environnementaux, économiques et géopolitiques de cette dépendance seront pires encore que ceux de notre société industrielle actuelle. Pour la même production d’énergie, les technologies utilisées aujourd’hui consomment davantage de ressources que les précédentes. La transition énergétique nécessite davantage de ressources et seul 1% de cette consommation de métaux rares est recyclée. La chine - qui produit 95% des terres rares - est en quasi-monopole et s’est appropriée la production de plusieurs pays émergents.

Mais où et comment allons-nous nous procurer ces ressources ? Ne sommes-nous pas devenus dépendant de la bonne volonté de la Chine dans ce domaine ? Quel prix pour nos économies, les hommes et l’environnement ? L’irruption de ces nouvelles matières n’a pas rendu à l’homme et à la planète le service que promettait l’éclosion d’un monde plus vert. Car après les dominations britanniques et américaines sur le charbon et le pétrole, c’est la Chine qui est en train d’asseoir sa domination sur le 21ème siècle grâce au commerce des métaux rares. Le capitalisme, dont la résilience repose dorénavant sur l’avènement des technologies vertes et numériques, va devenir de moins en moins inféodé aux carburants des deux précédentes révolutions industrielles en même temps qu’il va se trouver de plus en plus assujetti aux métaux rares de la transition qui vient. En 2010, la Chine a mené un embargo sur les terres rares contre le Japon, nous sommes en train de mettre notre avenir entre les mains de la Chine et de son bon vouloir.