L’auteur (ingénieur et sociologue) s’efforce de conjurer trois grandes menaces pesant sur la société « hyper-industrielle » : la désindustrialisation, la dématérialisation de l’économie et la robotisation de la société. Il relativise les effets de la désindustrialisation, qui, selon lui, affecte peu l’économie occidentale. La France ne compte officiellement plus que 3 millions d’emplois manufacturiers et seulement 10% de son PIB sont désormais engendrés par l’industrie, mais en réalité, l'industrialisation recouvre une « organisation systématique et numérisée de procédés » qui régit la plupart des services. L’auteur pourfend également l’idée reçue selon laquelle « le robot tue l’emploi ». Selon lui, seuls 10% des postes de travail seraient menacés, la plupart des emplois étant « transformés » dans le cadre de plateformes recouvrant des « infrastructures numériques et économiques de co-production ». Les emplois s’y trouvent démultipliés sous de nouveaux statuts de salariés et d’entrepreneurs. Pierre Veltz conteste également la vision d’une société dématérialisée. Il objecte que les nouveaux produits – comme les mobiles et les objets  connectés – ne se substituent pas aux anciens, mais qu’ils en intensifient l’utilisation. Il prévoit donc l’avènement d’une société « hyper- industrielle », structurée en écosystèmes, en complexes industrialo-universitaires et en métropoles organisées en réseaux. Il en déduit qu’il ne faut plus préserver les emplois non-délocalisables mais plutôt attirer les investisseurs et les talents. Il conclut en soulignant les atouts français dans le développement d’un « nouveau capitalisme productif ».