Jean-Philippe Bidault, ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure (Ulm) et de l’Institut de Haute Finance, dresse le portrait du banquier moderne, ce « Janus mal aimé du grand public » dont le métier repose néanmoins sur la confiance. Fidèle à sa méthode archéologique - inspirée de Michel Foucault - qui avait contribué au succès de son livre précédent (« Si l’argent m’était conté »), il s’interroge sur la figure du banquier au travers de cinq histoires qu’il retrace en remontant le temps. La première relate la saga du Crédit Lyonnais, fondé par Henri Germain, égaré dans la banque-industrie et sinistré dans l’incendie de son siège en 1996. La seconde décrit l’épopée de la Banque Industrielle de Chine, établie par Philippe Berthelot, immortalisé par Colette sous le pseudonyme de « seigneur-chat ». La troisième relate les efforts déployés sous Napoléon III par les frères Pereire afin de placer la banque universelle au service de l’industrie. Le quatrième récit retrace l’histoire de la branche française de la famille Rothschild, dont la fortune repose sur le pari de la défaite de Waterloo. Le dernier chapitre restitue un dialogue entre Necker, Talleyrand et Mirabeau, qui jette les bases de la banque moderne. Le croisement de ces histoires permet de mieux comprendre pourquoi la figure du banquier a inspiré les plus illustres écrivains et continue à provoquer les plus grandes passions. L’auteur allie une connaissance intime du monde bancaire, une large érudition littéraire, un sens inné de la mise en scène et une subtile maîtrise de l’ironie, qui rendent passionnante la lecture de son livre.