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Catégorie : Notes de lecture Vie et Sciences de l'Entreprise 202

Les auteurs énoncent les trois conditions à respecter pour rendre crédibles et praticables les plans d’action en faveur de l’Europe. La première est de constater que l’Union européenne est dans une « impasse économique », chaque membre étant inexorablement condamné à une « stagnation séculaire » et à une réduction de ses charges et de ses avantages sociaux. La seconde est de réaffirmer la primauté des choix politiques verticaux (ou nationaux) sur les options économiques horizontales (ou supranationales). La troisième est d’ouvrir une « troisième voie » entre le fédéralisme et le repli national, qui conjuguerait ces deux niveaux (ou « démocraties ») dotés de compétences propres. La première démocratie » serait nationale. La « seconde démocratie » serait européenne : elle serait dotée d’un budget propre (3 à 5 % du PIB) géré par un Parlement européen souverain et alimenté par des taxes spécifiques (sur le carbone et/ou les transactions financières) et par des euro-obligations. Ce budget européen n’interférerait pas sur les prérogatives nationales. Cette construction se limiterait à la zone euro ou à un « noyau dur » plus restreint. Elle risquerait toutefois de se heurter à la doctrine d’indépendance budgétaire prônée notamment par l’Allemagne, et surtout aux mouvements indépendantistes et populistes qui se développent en Europe.

Michel Aglietta, Nicolas Leron, Eds Seuil, 208 p.